L’Histo-rire : 🐢🐺 La Tortue, le Poète et l’Enterrement manqué
(Une fable moderne à la manière de La Fontaine)
Le récit
En l’an mil six cent nonante-cinq,
Le grand Jean de La Fontaine rendit son dernier souffle, vif.
Ses vers, ses bêtes, son doux parler moral,
S’en furent pleurer un trépas sans égal.
Le corbeau, le renard, la cigale en habit,
Tous convergèrent, pointant leur GPS vieilli,
Au cimetière noble des bons fabulistes,
Où l’on déposa l’auteur dans son ultime piste.
Mais d’entre les absents, un vide retentit :
La tortue n’était point là, Dieu merci !
L’excuse de la Tortue
Le lendemain, sur les douze coups d’onze,
Elle pointa sa carapace et sa fronce.
Pantelante, lasse, un latté dans la main,
Elle grogna : « J’viens d’finir ma course de matin.
Le lièvre m’a provoquée sur Insta hier soir,
Fallait que j’le fume, question de devoir.
Mais après la victoire, j’ai fait ma séance pleine conscience,
Et j’ai snoozé mon alarme, en toute incohérence. »
« Rien ne sert d’arriver à point, Si l’on n’a pas d’planning malin. Qui veut briller deux jours de suite, Doit boire moins d’kombucha, et fuir les tweets. »
Ainsi parla la tortue, fatiguée mais fière,
En posant sur la tombe une salade en lumière.
Morale revisitée
Car s’il est beau d’atteindre la ligne en vainqueur,
Encore faut-il avoir du jus le lendemain, mon cœur.
La constance est vertu plus rare que la vitesse,
Et les enterrements n’aiment pas la paresse.
FIN.
L’histoire vraie : — La véritable mort de Jean de La Fontaine
Jean de La Fontaine est mort le 13 avril 1695, à Paris, à l’âge de 73 ans. Poète, moraliste, et figure centrale de la littérature française, il est surtout connu pour ses Fables, chef-d’œuvre intemporel d’animaux parlants et de leçons de sagesse dissimulées sous des vers légers.
Ses œuvres, largement inspirées des fabulistes antiques comme Ésope et Phèdre, sont devenues des piliers de l’enseignement scolaire. Membre de l’Académie française depuis 1684, il meurt affaibli par la maladie, mais riche d’un héritage littéraire immense.
Il repose aujourd’hui au cimetière du Père-Lachaise, bien que ses restes n’y aient été transférés que plus tard. Son influence demeure forte, tant dans la littérature que dans la culture populaire.