L’Histo-rire :
📅 9 avril 1977 : l’Espagne légalise le PC… et découvre Windows 1.0 avec 10 ans d’avance
Une révolution rouge… ou numérique ?
Madrid, 1977 – La foule exulte, les poings sont levés, les claviers aussi. Ce 9 avril, après 36 ans de dictature franquiste et de mises à jour politiques impossibles, l’Espagne légalise enfin… le PC.
Un choc pour le monde entier. On pensait que « PC » désignait le Parti Communiste, mais non. Les autorités espagnoles, visiblement en avance sur leur temps (ou complètement à la ramasse, c’est selon), viennent tout juste d’autoriser l’utilisation des ordinateurs personnels sur le territoire national.
« Fini les machines à écrire ! Vive l’ère du Ctrl + Alt + Liberté ! », s’exclame un manifestant barbu en t-shirt Che Guevara, brandissant fièrement une souris filaire.
Un bug de l’Histoire ou une update révolutionnaire ?
Le décret officiel stipule que « toute organisation prônant une redistribution équitable des ressources ou une architecture compatible IBM sera désormais tolérée ». Une phrase ambigüe, signée par un ministre qui confondait visiblement Marx et Microsoft.
Résultat : dans les rues de Madrid, on assiste à une convergence inédite des luttes. D’un côté, des militants communistes crient « Viva la revolución ». De l’autre, des nerds espagnols balbutient « Basic es libertad » en jetant des disquettes.
Le camarade Bill Gates, leader de l’Internationale ?
Un club anarcho-techno baptisé « Soviet Byte » aurait même hacké une machine à voter pour lancer « Tetris » à chaque bulletin en faveur du PSOE.
Dans un malentendu géopolitique majeur, la CIA aurait brièvement cru que Bill Gates était le chef d’une cellule bolchévique. En cause : ses déclarations de 1975 sur l’informatique pour tous et son look de premier de la classe soviétique.
« Nous pensions que BASIC était un acronyme pour Bureau Anti-Système Industriel Capitaliste », confesse un agent américain sous couvert d’anonymat.
Pendant ce temps, le Kremlin aurait tenté de recruter Steve Jobs, convaincu qu’une faucille pouvait être découpée dans la pomme avec un bon logiciel vectoriel ».
La guerre froide devient une guerre de RAM
Les conséquences diplomatiques ne se font pas attendre. En quelques jours, la frontière entre le capitalisme sauvage et le socialisme informatique devient floue. Fidel Castro installe MS-DOS. Mao télécharge un VPN.
Et pendant ce temps, le peuple espagnol s’émerveille devant Paint.
🖼️ Tableau récapitulatif :
Année | Événement historique | Interprétation espagnole |
1939 | Début de la dictature franquiste | Passage en mode sans échec |
1975 | Mort de Franco | Redémarrage du système |
1977 | Légalisation du PC | Installation de la démocratie (et de WordPerfect) |
💬 Citation culte de 1977 :
« Ce n’est pas parce que je suis communiste que j’aime les PC, c’est parce que mon Olivetti m’a lâché. »
– Dolores, 68 ans, secrétaire et révolutionnaire niveau 42
L’histoire vraie :
📜 Le 9 avril 1977 : la légalisation du Parti communiste espagnol, un tournant dans la transition démocratique
Le 9 avril 1977 marque une date majeure dans l’histoire contemporaine de l’Espagne : le gouvernement espagnol légalise officiellement le Parti communiste espagnol (PCE), mettant fin à près de 40 années d’interdiction sous la dictature franquiste. Cette décision, prise par le président du gouvernement Adolfo Suárez, constitue un moment crucial de la Transition démocratique espagnole, qui commence après la mort de Francisco Franco en 1975 et qui aboutira à la Constitution démocratique de 1978.
📍 Contexte : de la guerre civile à la dictature
Pour comprendre l’enjeu de cette décision, il faut revenir à la Guerre civile espagnole (1936-1939), qui oppose les républicains — parmi lesquels les communistes, socialistes, anarchistes — aux nationalistes menés par Franco. La victoire de ces derniers entraîne l’instauration d’un régime autoritaire, militariste, ultra-catholique et farouchement anticommuniste.
Durant cette dictature, tous les partis politiques, sauf le parti unique franquiste (FET y de las JONS), sont interdits. Le PCE, très actif pendant la guerre civile, est contraint à la clandestinité et à l’exil. Il joue cependant un rôle fondamental dans l’opposition au régime, notamment à travers des réseaux souterrains, la propagande, et le soutien aux luttes ouvrières. Cela lui vaut d’être à la fois craint et respecté, en Espagne comme à l’international.
🕊️ Après Franco : une transition complexe et fragile
À la mort de Franco le 20 novembre 1975, Juan Carlos Ier, qu’il avait désigné comme successeur, accède au trône. Contre toute attente, le jeune roi engage rapidement le pays dans une voie démocratique. Il nomme Adolfo Suárez, ancien ministre franquiste, à la tête du gouvernement avec une mission claire : piloter la transition vers un régime démocratique.
Suárez met en place une série de réformes politiques : légalisation des syndicats, dissolution du mouvement national franquiste, organisation d’élections libres… mais la légalisation du Parti communiste reste le dossier le plus explosif, car il touche à un tabou historique, celui de la peur rouge.
⚖️ La légalisation du PCE : un pari risqué
Durant les premiers mois de la transition, seul le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) est légalisé. Le PCE, lui, reste interdit, officiellement pour des raisons d’ordre public. Mais Suárez sait que l’organisation d’élections crédibles sans permettre au PCE d’y participer serait illégitime. Il commence alors à manœuvrer en secret pour rendre cette légalisation possible, au prix de tensions considérables avec l’armée, les franquistes conservateurs, et même au sein de son propre camp.
Le 9 avril 1977, en pleine Semaine Sainte — période généralement calme en Espagne —, le décret légalise officiellement le PCE, dans un geste aussi audacieux que calculé. Le choix de la date n’est pas anodin : il vise à minimiser les réactions violentes et à désamorcer une possible crise militaire.
🌪️ Réactions en chaîne
L’annonce fait l’effet d’un séisme. Dans les rangs franquistes et chez certains militaires, c’est la stupeur, voire la colère. Certains hauts gradés évoquent une « trahison ». Des manœuvres militaires sont observées près de Madrid, et des rumeurs de coup d’État circulent.
Mais malgré les tensions, aucune insurrection ne se produit. Cette absence de réaction violente marque un tournant psychologique : le pouvoir franquiste perd son emprise, et la transition peut avancer.
Dans le camp progressiste, et notamment chez les ouvriers, les étudiants et les exilés politiques, c’est un soulagement immense. Le PCE, dirigé alors par Santiago Carrillo, entre dans la légalité après quatre décennies de clandestinité. Carrillo lui-même revient à Madrid dans une image forte, vêtu sobrement, arborant un discours de réconciliation nationale.
Le PCE accepte la monarchie parlementaire, renonce à l’insurrection armée, et s’inscrit dans le jeu démocratique. Ce tournant modéré lui vaut le respect d’une partie de la population, mais lui fait aussi perdre du terrain face au PSOE, qui lui paraît plus moderne et moins marqué par le passé.
🗳️ Vers la démocratie parlementaire
La légalisation du PCE permet la tenue d’élections générales le 15 juin 1977, les premières élections libres depuis 1936. Le PCE y obtient 9,3 % des voix, tandis que le PSOE émerge comme la principale force de gauche. C’est cependant l’Union du Centre Démocratique (UCD) de Suárez qui remporte les élections et continue à conduire la transition.
En 1978, une nouvelle Constitution démocratique est adoptée par référendum. Elle établit une monarchie parlementaire, reconnaît les libertés fondamentales, le multipartisme, et les autonomies régionales. L’Espagne entre dans l’ère démocratique, mettant fin à une dictature longue de 36 ans.
📌 Un symbole fort
La légalisation du PCE symbolise la capacité de l’Espagne à dépasser ses fractures internes, à faire des compromis, et à construire une démocratie sur les ruines de la guerre civile. Ce moment reste une leçon de politique pragmatique et de courage réformateur, souvent cité en exemple dans les études de science politique.