L’Histo-rire :12 septembre 1940 : Quand Cro-Magnon s’improvise Michel-Ange, mais sans commande papale
Une “chapelle Sixtine” version silex et peau de bête
Montignac, Dordogne – septembre 1940. Quatre jeunes, partis chercher leur chien, ouvrent accidentellement un musée souterrain. Pas de Mona Lisa, pas de vigiles, mais des bisons XXL, des chevaux bodybuildés et des cerfs élancés peints il y a près de 20 000 ans.
« On croyait tomber sur un terrier de lapin, et en fait, c’était un Louvre caché », racontera l’un des découvreurs. La comparaison avec la Renaissance est inévitable : si Michel-Ange avait bossé à la bougie et en peaux de renne, il aurait signé Lascaux.
« Franchement, c’est du concept art, mais avec de l’ocre et de la sueur », affirme un archéologue hilare, torchon à la main.
Fresques célestes ou bestiaire imaginaire ?
Au plafond, le fameux « Grand Taureau noir » semble rivaliser avec les anges musclés de la Sixtine. Sauf qu’ici, point de prophètes : juste un mammouth qui donne l’impression de juger ton brushing.
Petit tableau comparatif :
| Lascaux | Chapelle Sixtine |
|---|
| 17 000 ans avant Jésus-Christ | 1508 après Jésus-Christ |
| Pigments soufflés avec des os creux | Fresques au pinceau |
| Animaux géants | Humains tout nus |
| Galerie souterraine | Vatican, Rome |
| Chien explorateur en guise de guide | Pape Jules II en commanditaire |
Bref, deux époques, deux ambiances.
Les pionniers du graff et du DIY
Avant Banksy, avant les stickers sur les poteaux parisiens, il y eut Cro-Magnon. Ses bombes de peinture ? Des poudres minérales soufflées par la bouche. Ses murs ? Des grottes pas encore cotées sur Airbnb.
« Les peintres rupestres, c’étaient un peu les premiers YouTubers : pas de monétisation, mais des millions de vues… 17 000 ans plus tard », ironise un historien fatigué.
On pourrait dire que ces artistes inventèrent le street art sans la rue.
Le chien Robot, vrai découvreur
Ce jour-là, les ados de Montignac suivaient leur chien Robot, qui disparaît dans un trou. En voulant le récupérer, ils tombent sur ce qui allait devenir un trésor mondial.
« J’espérais sauver mon chien, pas découvrir un musée qui sent la chauve-souris », confiera Marcel Ravidat plus tard.
Le vernissage improvisé ? Pain sec, eau fraîche et un chien ravi. Exit le champagne, mais on garde l’ambiance.
📌 L’histoire vraie :
L’importance de la découverte
Le 12 septembre 1940, à Montignac, quatre adolescents et leur chien découvrent la grotte de Lascaux, véritable trésor du Paléolithique supérieur. Les parois ornées datent d’environ 17 000 à 20 000 ans. On y recense près de 600 œuvres peintes et 1 500 gravures, surtout des animaux, mais aussi des signes abstraits.
Une référence mondiale
Surnommée « la chapelle Sixtine de l’art pariétal », Lascaux incarne l’un des plus hauts sommets de la création humaine avant l’invention de l’écriture. Cette expression aurait été popularisée par l’abbé Henri Breuil, pionnier de l’étude de l’art rupestre.
Les artistes préhistoriques utilisaient des pigments naturels (ocre, manganèse, charbon) appliqués avec des pinceaux rudimentaires, des tampons de mousse ou en soufflant la poudre à travers des os creux.
Problèmes de conservation
Ouverte au public en 1948, la grotte connaît un succès immense, mais en 1963, elle doit être fermée : la respiration et la chaleur des visiteurs endommagent les fresques. Depuis, plusieurs reproductions ont été créées : Lascaux II (1983), Lascaux III (itinérant), et Lascaux IV (2016), un centre immersif qui restitue fidèlement l’ensemble des parois.
Aujourd’hui, Lascaux est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO et reste un symbole du génie artistique et spirituel des premiers Homo sapiens.