L’Histo-rire :🗞️ 2 juillet 1816 : La Méduse coule, 15 rescapés squattent le Louvre (absurde, décalé)
Une croisière tout compris : sable, soleil et abandon total
2 juillet 1816. L’été bat son plein sur la côte ouest de l’Afrique. La frégate La Méduse, fraîchement sortie du garage après quelques années de poussière napoléonienne, file vers le Sénégal. Objectif : assurer le transport de colons, de militaires et de quelques tonneaux de rhum pour la bonne humeur.
Aux commandes, un capitaine fraîchement dépoussiéré lui aussi : Hugues Duroy de Chaumareys. Sa dernière expédition maritime remontait à l’époque où Louis XVI avait encore la tête sur les épaules. Autant dire qu’il n’avait pas actualisé Waze depuis un bail.
« Vous verrez, tout va bien se passer » — Le Capitaine Chaumareys, 1816, juste avant de se tromper de banc (de sable).
Première escale improvisée : le banc de l’Arguin
Il est tôt le matin quand la Méduse décide de s’échouer dignement sur un banc de sable mauritanien. Pas une plage privée, mais bien un obstacle maritime bien connu… sauf du capitaine et de son équipe, trop occupés à jouer au mini-golf sur le pont.
Panique générale : 400 passagers, des canots insuffisants pour sauver tout le monde, et déjà les plus influents en première classe s’inventent des brassards en bouchons de liège.
Le radeau « nouvelle génération »
Face à la pénurie de places assises, une idée lumineuse émerge : construire un radeau de 20 mètres de long et 7 de large pour y entasser près de 150 âmes. Concept novateur : une plateforme flottante sans moteur, sans voile, sans capitaine et surtout sans espoir.
Le plan ? Le remorquer à la corde derrière les chaloupes de l’élite. Sauf qu’au bout de quelques heures de zigzag, les courageux rameurs à l’avant coupent la corde. « Bonne chance et bisous ! » 🖐️
Bienvenue dans « Survivor version 1816 »
Sur le radeau, c’est l’enfer. Pas de snack, pas de playlist, pas de guide touristique. Juste du soleil, des vagues, et des copains qui hurlent. Très vite, la faim devient un invité non désiré. Des bagarres éclatent. La solidarité prend l’eau plus vite que la Méduse.
Treize jours plus tard, un navire de secours croise ce qu’il reste du radeau : 15 silhouettes amaigries, grillées au soleil comme des brochettes mal surveillées, encore plus traumatisées qu’un stagiaire un lundi matin.
Géricault : de la galère au chef-d’œuvre
Théodore Géricault, jeune peintre branché romantisme (et drames bien sales) s’entiche de l’histoire. Il sent le coup de génie pour sa carrière : peindre le désespoir, l’horreur, la mer démontée et un brin d’espoir pour faire joli.
Pendant des mois, il interroge des survivants, visite des morgues (ambiance Tinder glauque) et accumule des esquisses morbides. Résultat : un tableau gigantesque, Le Radeau de la Méduse, qui choquera le tout-Paris et propulsera Géricault en mode superstar de la toile.
« Je voulais faire un portrait de famille, mais tout le monde était déjà parti à la mer. » — Théodore Géricault, 1819, probablement.
🖼️ Une colocation éternelle au Louvre
Les 15 survivants ont trouvé meilleure pension que le radeau : ils vivent depuis deux siècles, peints pour l’éternité, dans la grande galerie du Louvre. Chaque année, des millions de visiteurs se pointent, confondent parfois le tableau avec une pub pour une croisière low cost, et repartent en se disant qu’un séjour au camping du Cap d’Agde, finalement, c’est pas si mal.
Le radeau version TripAdvisor
⭐️⭐️⭐️☆☆ — Note moyenne.
👍 Points positifs : belle vue sur l’océan, couchers de soleil garantis, bronzage intégral.
👎 Points négatifs : manque cruel de buffet, pas de Wi-Fi, mauvais service après-vente.
Scène mythique ou précurseur du mème dramatique ?
Certains experts, plus ou moins sérieux, estiment que le Radeau de la Méduse est l’ancêtre de nos memes les plus dramatiques : photo choquante, pose théâtrale, message subliminal et vague sentiment d’abandon collectif.
Aujourd’hui encore, Géricault serait influenceur TikTok, posterait ses croquis en #ProcessShot et filmerait ses piges au funérarium version vlog.
🎭 Qui sont ces mecs figés pour toujours ?
Si vous regardez bien, vous trouverez :
- L’espoir (le gars tout au bout qui lève les bras)
- Le mec qui fait genre il rame encore (alors que c’est mort)
- Celui qui fait la sieste pour oublier
- Et celui qu’on ne voit pas trop, mais qui pense déjà à inventer le mojito pour survivre la prochaine fois
Petit dictionnaire des expressions locales
« Méduse-toi » (verbe du XIXe siècle) : se planter magistralement.
« Radeau de la lose » : surnom donné à toute tentative collective qui finit en fiasco.
« Géricaultiser » : transformer une galère en œuvre d’art qui rapporte gros.
Tableau de bord 🧭
Équipage initial | Survivants | Durée de la croisière version radeau | Musée final |
---|
~150 | 15 | 13 jours (calme) | Louvre |
📌 L’histoire vraie :
Au-delà de la blague, le naufrage de La Méduse est l’un des scandales maritimes majeurs de la France post-napoléonienne. En 1816, la frégate transporte 400 passagers vers la colonie du Sénégal, nouvellement restituée à la France après la chute de Napoléon. Mais le capitaine, nommé pour des raisons politiques et totalement rouillé, ignore les conseils de son équipage expérimenté.
Le 2 juillet 1816, la frégate s’échoue sur le banc de l’Arguin. Après plusieurs tentatives vaines pour alléger le navire, les officiers organisent une évacuation. 147 hommes n’ont d’autre option qu’un radeau de fortune, bricolé avec ce qu’il reste de planches et de cordages.
Remorqué par les chaloupes, le radeau est finalement abandonné en mer. Pendant près de deux semaines, la faim, la soif, les conflits et même le cannibalisme déciment les passagers. Seuls quinze en réchappent. Le scandale fait grand bruit : il illustre l’incompétence de l’élite royale et devient un sujet brûlant à la Chambre des députés.
Quand Géricault décide de peindre cette tragédie, il y voit un symbole de la détresse humaine et de la faillite de la société monarchique. Il s’entoure de témoins directs et d’études anatomiques pour capturer la douleur et le désespoir. Exposé pour la première fois en 1819, Le Radeau de la Méduse choque, dérange et marque durablement l’histoire de l’art. Aujourd’hui encore, il attire chaque année des millions de visiteurs au Louvre, fascinés par ce drame figé pour toujours.